Plus de 8 agriculteurs wallons sur 10 pensent que leur exploitation est capable de s’adapter aux défis énergétiques, climatiques et environnementaux actuels et à venir.[1]
CBC Banque & Assurance présente les résultats de son Observatoire « Le monde agricole wallon et ses enjeux »
- A la veille de la Foire de Libramont, CBC Banque s’est intéressée au monde agricole wallon et à ses enjeux, tant en termes de digitalisation que de durabilité et des défis inédits liés aux crises Covid et ukrainienne.
- Premier constat de l’Observatoire, 6 agriculteurs wallons sur 10 utilisent des outils numériques dans le cadre de leurs activités professionnelles, principalement au bureau (60%). Quant à leur utilisation, elle est principalement liée à des opérations financières et bancaires, des formalités administratives et à la recherche d’informations. Quant à la question d’identifier les freins à leur utilisation, le coût (54%), la complexité (48%) et le temps (39%) arrivent en tête.
- Deuxième constat, selon 4 agriculteurs wallons sur 10 qui utilisent des outils numériques, les nouvelles technologies auront un impact positif pour leur exploitation en terme de durabilité environnementale (43%). La diminution des intrants (62%), l’optimisation des équipements pour le bien-être animal (55%) et la diminution de leur dépendance énergétique (54%) représentent le top 3 des impacts positifs liés aux nouvelles technologies, des tendances toutefois en diminution par rapport à 2019.
- L’optimisme reste cependant de mise puisque 7 agriculteurs wallons sur 10 qui utilisent des outils numériques, pensent que les nouvelles technologies vont les aider à diminuer leur empreinte écologique et plus de 8 sur 10 pensent que leur exploitation est capable de s’adapter aux défis énergétiques, climatiques et environnementaux actuels et à venir.
- Dernier constat, plus d’1 agriculteur wallon sur 2 a senti un changement de comportement de la part des consommateurs dans le cadre de la crise Covid, très majoritairement via une consommation en circuits courts (86%). Néanmoins, les ¾ considèrent que ces changements de comportement ne se sont pas maintenus après la crise Covid.
Quant à la crise ukrainienne qui a accentué la hausse des prix, elle a un impact sur l’activité de 8 agriculteurs wallons sur 10, principalement par une diminution de rentabilité (57%). D’ailleurs, pour 4 agriculteurs sur 10, la hausse des prix, accentuée par la crise ukrainienne, remet en question la viabilité de leur activité.
L’utilisation des outils numériques encore loin de faire l’unanimité
Selon l’Observatoire CBC « Le monde agricole wallon et ses enjeux », 6 agriculteurs sur 10 utilisent des outils numériques dans le cadre de leurs activités professionnelles, principalement au bureau (60%) et sur le terrain via des GPS ou pluviomètres connectés notamment (29%). Et parmi les activités pour lesquelles ils ont recours au numérique, il s’agit principalement des opérations financières et bancaires, des formalités administratives et la recherche d’informations, des activités identiques à 2019.
Quant à la question de savoir quels sont pour eux les freins possibles à utiliser (davantage) les outils numériques et nouvelles technologies, le coût (54%), la complexité (48%) et le temps (39%) arrivent en tête. Pour Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC, « notre Observatoire confirme une tendance qui est une réalité en Wallonie, à savoir que la population agricole wallonne est relativement âgée. 60% des agriculteurs ont entre 45 et 65 ans, ce qui explique en partie un certain retard ou un désintérêt pour l’utilisation des nouvelles technologies. »
Les nouvelles technologies au service de la durabilité environnementale des exploitations wallonnes, optimistes face aux enjeux climatiques
L’Observatoire CBC révèle toutefois que les agriculteurs qui utilisent les nouvelles technologies y voient un impact positif en termes de durabilité de leur exploitation, sur ses 3 piliers, environnemental (43%), économique (32%) et social (10%). Si l’aspect environnemental est plébiscité, l’impact positif en termes économiques est avant tout au niveau de la réduction des coûts (55%), de la mesure du prix de revient (47%) et de la diversification des canaux de distribution (37%). En termes de durabilité sociale, il s’agit avant tout d’optimiser les équipements pour faciliter le travail (74%), mieux communiquer sur leur métier (71%) et échanger de bonnes pratiques (63%).
7 agriculteurs sur 10 qui utilisent des outils numériques pensent que les nouvelles technologies vont donc les aider à diminuer leur empreinte écologique. Cet impact positif se jouera au niveau d’une diminution d’utilisation des intrants (62%), l’optimisation des équipements pour le bien-être animal (55%) et la diminution de leur dépendance énergétique (54%).
D’ailleurs, 1 agriculteur sur 4 qui utilise des outils numériques, a prévu des investissements technologiques dans les 2 prochaines années (23%), une tendance en hausse de 8% par rapport à 2019. Enfin, dans la même logique, 1 agriculteur sur 2 aimerait pouvoir estimer l’empreinte environnementale de son exploitation.
« Le constat que l’environnement est au cœur des préoccupations de la population n’est pas neuf et les agriculteurs sont parmi les principaux acteurs qui peuvent améliorer la situation. Et force est de constater qu’une majorité d’entre eux ont associé défi climatique et nouvelles technologies et qu’ils sont satisfaits de leur utilisation. Notre Observatoire révèle donc un certain optimiste du secteur par rapport à cet enjeu environnemental. Seule une minorité d’agriculteurs wallons estiment que leur exploitation n’a pas d’avenir ou qu’elle ne pourra pas s’adapter. Nous pouvons donc nous en réjouir et encourager au maximum le recours au digital. » constate Bernard Keppenne. La majorité des agriculteurs (80%) pense en effet que leur exploitation est capable de s’adapter aux défis énergétiques, climatiques et environnementaux actuels et à venir.
Les crises Covid et ukrainienne source de désillusion
L’Observatoire CBC s’est également penché sur les conséquences du Covid et du conflit en Ukraine qui ont touché de plein fouet le secteur agricole provoquant soit désillusion soit optimisme sur fond de prise de risque. D’ailleurs, seuls 8% des agriculteurs wallons ont modifié leur modèle de production suite au Covid et 12% ont modifié leur modèle de commercialisation, principalement en augmentant leur vente à la ferme (36%). Parmi eux, 38% ont investi financièrement pour s’adapter et plus de 6 sur 10 estiment que cet investissement a été rentable. «Face à la crise Covid, le monde agricole s’est retrouvé face à un véritable dilemme. Soit il fallait annuler ses projets et essayer de survivre en limitant les dégâts, soit il fallait décider d’investir et de faire un pari sur l’avenir. En décidant, pour mon exploitation, de diversifier mon activité en transformant une partie de ma production de blé en pâtes et en investissant financièrement dans le matériel nécessaire, j’ai fait ce pari sur l’avenir et je suis maintenant plus serein par rapport à la poursuite de mon activité. » ajoute Philippe Melotte, agriculteur et administrateur de l’Agence Wallonne des Eleveurs.
Malgré tout, le Covid a tout de même amené 18% des agriculteurs wallons à réfléchir à leur modèle d’exploitation tout comme les consommateurs puisque plus d’1 agriculteur sur 2 (54%) a senti un changement de comportement de la part des consommateurs dans le cadre de la crise Covid. Des consommateurs qui pour 86% des agriculteurs se sont dirigés vers les circuits courts. Néanmoins les ¾ considèrent que ces changements de comportement ne se sont pas maintenus après la crise Covid.
Enfin, selon 8 agriculteurs sur 10, la hausse des prix, accentuée par la crise ukrainienne, a un impact sur leur activité, largement en termes de diminution de rentabilité (57%).Ainsi, 4 agriculteurs sur 10 estiment que cette nouvelle crise remet en question la viabilité de leur activité. « Le monde agricole est clairement partagé entre optimisme et désillusion. D’une part, les agriculteurs se sentent prêt face au défi climatique, mais d’autre part, ils ont subi de plein fouet deux crises successives qui provoquent une certaine désillusion, notamment face aux changements de comportement des consommateurs qui ne s’est pas inscrit dans la durée. Les agriculteurs vont devoir se réinventer pour s’en sortir, afin de ne pas subir la situation critique dans laquelle se trouve le secteur.» conclut Bernard Keppenne.
[1] Observatoire CBC « Le monde agricole et ses enjeux » réalisé par le bureau d’étude IPSOS en juillet 2022, auprès d’un échantillon représentatif de 300 agriculteurs wallons.
Présentation Observatoire du monde agricole wallon 2022
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Communiqué de presse agricole wallonie 2022
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